youma

Youma

Lafcadio Hearn/Koizumi Yakumo
Roman
Parution en 1923

“Cette histoire, écrivit Lafcadio Hearn à un de ses amis, est vraie en substance. La jeune fille refusa, dans les circonstances héroïques que j’ai décrites, l’aide de ses frère noirs et l’échelle. Bien entendu, il se peut que je l’aie idéalisée, mais non son acte”

Mon avis

L’histoire se déroule dans la période de l’abolition de l’esclavage et a pour cadre la ville de Saint-Pierre en Martinique. L’auteur nous offre un paradigme épistémologique et sociologique retraçant un ensemble de faits avérés et d’observations sur la société créole de l’époque.

Youma est une sang-mêlé, établie au plus haut rang que l’esclave peut connaître, elle jouit de tous les privilèges: élevé dans la maison du maître, aimée comme une fille et une sœur adoptive par ses propriétaire, toujours parée de bijoux et de belles toilettes.
Suite à un malencontreux concours de circonstance, Youma va devenir la da (nourrice) d’une petite fille et quitter son foyer. Son existence sera toujours douillet mais néanmoins, sera rythmée aux caprices et besoins de l’enfant.
Cependant, dans son univers enfantin Youma va rencontrer un esclave, nommé Gabriel, un grand et fier nègre qui va chambouler son existence. Mais surtout remettre en question son statue de privilégié par rapport aux autres esclaves.

Ce récit expose l’attitude paternaliste des maîtres fondée sur la perception d’infériorité raciale. Selon eux, l’esclave est un grand enfant incapable de faire les choix appropriés. Youma, enfant privilégiée à été toute sa vie couper du monde des esclaves. De ce fait, elle représente “la caricature” de la noire aliénée et docile grâce aux faveurs des maîtres. Mais, Gabriel un esclave “bien loti ” n’est pas dupe, au contraire il a conscience que le noir doit être libre. Et que toutes les paroles d’évangélisation, la bonté du maître n’est qu’une entourloupe pour mieux endormir les esclaves.
Leur rencontre ébranlera leur conception de la vie du noir esclave et soulèvera de nombreuses problématiques pour le lecteur.

Je vous recommande vivement de lire ce livre, afin de mieux comprendre les origines des conflits des classes aux Antilles avant l’abolition de 1848. Et qui gardent encore de nos jours quelques survivances sous une forme plus sournoise. En effet, nous ne sommes toujours pas dans une société post-coloniale…


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Je n`oublierai jamais la manière dont le monde s`est ouvert quand ma mère nous a offert notre premier ordinateur avec une connection internet.

À l`époque c`était une revolution pour une jeune ado caribéenne qui n`avait pas vraiment voyagé. Maintenant tout le monde a accès à l`information et pourtant nou pa ka pran tan-an pou fè tounen lespri nou.

Nous n`avons plus besoin de trimer dans notre jardin créole pour faire pousser notre manjé. Tuer le cochon ou les poules le samedi pour avoir notre stock de viande. Ni prendre des sentiers battus pour nous rendre à l`école.

On peut dire que certains aspects de note vie sont plus facile, est ce pour autant nous utilisons ce temps libre pou fè tounen lespri nou ?

Malheureusement pour beaucoup awa sé yen ki pété bonb. An lafèt, wélélé ki pa ka fini. À l`heure actuelle, nous avons l`opportunité de faire les deux. Hélas, nous ne savons plus doser pour un certain équilibre.

C`est donc par cette gymnastique de l`équilibre que tourne cette page. Des posts/story pour la réflexion et d`autres pour le bordel. Mé menm lè ou ka pété bonb fok ou konprann sa ki ni déyè sa.

Mi sé sa...

#fokousav
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