L’astronomie de l’Egypte ancienne: les bases
Les égyptiens sont les premiers à avoir inventé la science de l’astronomie. Les astronomes égyptiens sont tous des prêtres et de nombreux temples leurs servent d’observatoires du ciel. De nombreux mythes relatent l’activité de l’Univers ainsi que des divinités. Il serait imprudent de penser que les Anciens étaient animistes et crédules à des histoire enfantines. Bien au contraire, ces histoires relatent de manières imagée l’activité de notre cosmos dont la compréhension n’est qu’accessible qu’aux initiés….
Le ciel
Dans la mythologie égyptienne, Nout est la déesse du ciel. On le reconnait facilement à la position de son corps parsemé d’étoiles et prenant la forme d’un pont.
Dans la langue égyptienne, le ciel se dit pet. Le hiéroglyphe déterminatif du ciel s’inspire directement de la position courbée de son corps.
Selon les mythes, le soleil disparaît à l’horizon parce que la déesse du ciel l’avale tous les soirs pour lui donner naissance tous les matins, au petit jour.
La lune
La lune se dit iâh, il existe en tout trois hiéroglyphes représentant la lune:
Croissant de lune
Croissant de lune + demi-lune par la pénombre
Lune en partie cachée
Selon les mythes, la lune fait tous les jours et toutes les nuits le même trajet quotidien: la nuit, elle voyage dans le ciel, et le jour, elle traverse le monde souterrain; à l’inverse du soleil qui fait son apparition dans le ciel le jour et voyage dans le monde souterrain la nuit. La lune est associée à Thot.
Une légende en raconte la raison: en ces temps là, Râ régnait sur les dieux et sur les hommes. Nout lui avait demandé la permission d’épouser Geb, le dieu de la terre, mais le roi des dieux avait refusé.
Le couple s’aimait trop pour se faire une raison, et, en grand secret, ils se marièrent. Mais pas grand chose n’échappait à Râ et il entra dans une terrible colère lorsqu’il apprit leurs noces. Il ordonna à Chou de les séparer et le dieu de l’air se plaça alors entre la terre et le ciel pour qu’ils ne puissent plus être ensemble.
Puis Râ punit Nout en lui jetant un sort qui l’empêchait de mettre au monde, elle ne pouvait donc donner vie aucun des 360 jours du calendrier répartis en 12 mois de 30 jours. La déesse de la nuit était de plus en plus triste de ne pouvoir devenir mère et son meilleur Thot, lui promit de l’aider à trouver une solution.
Un jour qu’il faisait une partie de dés avec la lune, il eut soudain une idée. Il laissa son adversaire gagner quelques parties, puis il proposa que le vainqueur obtienne un gage du perdant. La lune, sûre de gagner, accepta mais c’est Thot qui remporta la victoire. Il réclama alors une partie de la lumière qu’émettait l’astre lunaire et, avec cette lumière, il fabriqua cing nouveaux jours qu’il ajouta au calendrier officiel.
Ce sont les fameux jours épagomènes. Ces cinq jours n’ayant pas été créés par le dieu Râ, Nout put les utiliser pour mettre ses enfants au monde. Et elle ne perdit pas de temps, chacun de ces jours vit la naissance d’un bébé: Osiris, le premier jour, Seth le deuxième , Isis le troisième, Nephthys le quatrième et, Haroëris, un dieu peu connu, le cinquième jour.
Les étoiles
Les Anciens les appellent les impérissables, car la plupart de celles qu’ils voient dans le ciel réapparaissent d’une nuit à l’autre, comme les étoiles de la constellation que nous appelons la Grande Ourse et qui sont visibles, par temps clair, toutes les nuits.
En égyptien, l’étoile se dit seba. Le hiéroglyphe déterminatif de l’étoile est:
Certaines étoiles, parmi les plus brillantes du ciel, reçoivent un nom. La plus importante pour les Anciens est l’étoile Sepedet, que les Grecs appellent Sothis et que les Romains et les astronomes modernes nomment Sirius.
Ils se sont rendu compte que l’apparition de cette étoile coïncide avec la crue du Nil, donc avec la saison Akhet qui débute l’année égyptienne. Ils ont donc fait de Sepedet une déesse qu’ils appellent la maîtresse du jour de l’an.
Les constellations
Comme les constellations sont nées de l’imagination des hommes et ne sont pas des références naturelles que tout le monde connaît, chaque civilisation a crée ses propres constellations, parfois en les copiant sur celles des voisins. Et comme notre civilisation a imaginé des constellations différentes des Anciens, il est difficile d’arriver à les identifier. Néanmoins, nous allons voir les constellations les plus importantes pour eux.
La constellation de Sah
Les Anciens la représentent sous la forme d’un homme tenant un bâton ou du dieu Osiris portant sur la tête la couronne de Haute-Egypte. Cette constellation a été identifiée à notre constellation d’Orion, facilement repérable dans le ciel grâce aux trois étoiles quasiment alignées qui forment sa ceinture.
La constellation de Meskhetiou (Grande Ours)
Les Anciens la représentent de trois façons: sous forme d’un homme conduisant un bœuf, sous la forme d’un taureau à corps ovale, ou sous l’apparence d’une cuisse de bœuf.
Une scène sur un couvercle de cercueil représente les 7 étoiles de l’astérisme de la GRANDE OURSE sous la forme de la patte (cuisse) d’un boeuf et non pas d’un Taureau.
La lance est pointée vers la constellation que nous appelons aujourd’hui la GRANDE OURSE ou la Charrue, mais les Égyptiens l’ appelaient la « Cuisse » ou alternativement le « cuissot du taureau ». Horus (constellation Anou) perce la cuisse pour libérer les 7 étoiles Hathor. Les grecques et les romains reprirent l’idée avec la cuisse matricielle de Jupiter/Zeus.
Le papyrus de Jumilha (XVII. 9-12 – Traduction adaptée d’après Jacques Vandier) raconte comment Seth fut assimilé tardivement à la constellation de la Grande Ourse.
« Après avoir fait cessé le combat et avoir taillé en pièces les rebelles, il anéantit Seth, extermina ses alliés, détruisit ses villes et ses nomes, effaça son nom dans ce pays ; après avoir mis en pièces ses statues dans tous les nomes et avoir coupé son khepesh, il l’emporta au milieu du ciel, des génies étant là pour le garder ; c’est la Meskhtyou (la Grande Ourse) du ciel septentrional, et la Grande Truie (Hippopotame Taouret) le tient, de telle sorte qu’il ne puisse plus naviguer parmi les dieux. »
La constellation de l’ Hippopotame
Cette constellation porte plusieurs noms mais le plus connu est celui de Samout. Elle se présente sous la forme, non pas d’un vautour, mais d’un hippopotame qui porte souvent un crocodile sur le dos.
La légende disait que Taouret, présente dans l’eau de l’inondation, comme dans celle de l’océan primordial, veillait tout naturellement sur les eaux de la femme enceinte. Mais la Déesse (une autre représentation d’Isis) était aussi au ciel (D’ou son nom “Horizon mystérieuse“), comme le rappelle sa constellation dans l’hémisphère Nord. Elle fut alors la bonne étoile qui veillait à la destinée du nouveau-né. La mythologie de Taouret ne s’inscrit pas comme pour d’autres divinités dans de grandes histoires épiques.
Elle fut surtout perçue pour les doux instants de bienveillance qu’elle prodiguait, à l’image de la femelle hippopotame qui veille sur ses petits. Car contrairement au mâle, animal de Seth perçu par conséquent négativement, l’hippopotame femelle fut fort bien considéré des Égyptiens. Taouret fut une Déesse si présente, que l’on trouve une multitude de relations qu’elle entretint avec le restant du panthéon. Ses parents ne nous sont pas connus, mais son époux serait Seth, dont, comme dit plus haut, l’hippopotame mâle était une des incarnations.
La constellation du Dragon est associée à cette déesse.
La constellation d’An ou Anou
Cette constellation est symbolisée par un homme à tête de faucon armée (Horus) armé d’un bâton avec lequel il veut tuer le taureau de la constellation Meskhetiou.
La constellation du Lion
Les Anciens la surnomment netcher-rou, le dieu lion et la représentent sous l’aspect d’un lion couché.
Attention, il ne faut pas confondre cette constellation avec notre propre constellation du Lion qui fait partie de nos douze signes du zodiaque.
La voie lactée
La Voue lactée se reconnait à la traînée blanche qu’elle trace dans le ciel étoilé. Les Grecs et les Romains pensaient que c’était Hercule, encore bébé, qui l’avait créée en recrachant une partie du lait qu’il était en train de téter.
Les Anciens pensent que la Voie lactée est un fleuve avec quelques petits îlots par-ci par là. Pour se rendre d’un lieu à un autre, on navigue à bord d’une petite barque. Une vache (déesse Hathor) est toujours représenté près de la barque.
Durant le troisième millénaire avant notre ère, Hathor, tout comme la déesse Nout, est associée à la Voie lactée. Les quatre pattes de la vache céleste représentant Nout ou Hathor peuvent être vues comme les piliers sur lesquels le ciel est porté, les étoiles sur son ventre représentant la Voie lactée sur laquelle vogue la barque solaire de Rê, représentant le soleil.
En Égypte antique, la Voie lactée est vue comme une chute d’eau dans les cieux, comme Le Nil dans le ciel. À cause de cela, Hathor est considérée comme étant à l’origine de la crue annuelle du Nil. Cela explique aussi pourquoi elle est vue comme un annonciatrice d’une naissance imminente, en analogie avec la membrane amniotique qui se fend et libère ses eaux.
Les Planètes
A l’heure actuelle, notre système solaire compte huit planètes de taille importante : La Terre, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne, Mercure, Uranus et Neptune. Sous le Moyen Empire, les astronomes égyptiens ont identifié ( en dehors de la Terre) cinq des neuf planètes de notre système: Vénus, Mars, Jupiter, Mercure et Saturne.
La planète Mercure
La planète Mercure est Sebeg en lien avec Thot. Sur le zodiaque de Dendérah, Mercure est appelé « l’Inerte ».
La planète Mars
Les Anciens désignent le plus souvent cette planète sous le nom de Her decher, Horus le rouge en référence à la couleur rouge de l’astre.
La planète Jupiter
Cette planète a pour nom une véritable phrase : “Horus borne les Deux-Terres” est son nom.
La planète Saturne
Les Anciens surnomment cette planète aux anneaux mystérieux Her ka pet, “Horus-taureau (est dans) le ciel”. Son nom est parfois abrégé en Horus-taureau.
La planète Vénus
Les Égyptiens auraient eu deux noms pour la planète Vénus : Douaou, dans son rôle d’étoile du matin ; Bonou, dans celui d’étoile du soir.
Les Égyptiens auraient associé la planète Vénus à la déesse Hathor/Isis.
La planète Vénus est présente sur le zodiaque de Dendérah (daté d’environ 50 avant notre ère). Elle est appelée « le-dieu-du-matin ».
Sources:
-Bienvenue à l’école des petits scribes d’Amandine Marshall
-Cosmogénèse kamite Tome 1 de Nioussérê K.Omotunde
-L’Egypte des pharaons ( de Narmer à Dioclétien 3150 av J.C-284 apr J.C) de Damien Agut, Juan Carlos et Moreno-Garcia
-Wikipédia
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