Janbé lanmò-a
Lè nou té ti manmay, Nou té ka fè an sik lè an moun té ka janbé nou. On hurlait qu’il fallait nous désenjamber sous peine de ne plus grandir.
Poutji ?
Dans notre inconscient persiste une pratique ancestrale liée au vaudou. Ne plus grandir symbolise la mort de l’adulte en devenir.
Dans le vaudou haïtien
Dans les cérémonies, lorsque le lwa Baron Samedi (l’énergie masculine de la mort) se manifeste, il se couche à terre afin de le saluer. La salutation consiste à l’enjamber trois fois.
Selon moi, symboliquement l’enjamber trois fois permet d’accéder à la dimension de la mort. Transformation et transmutation de nos trois corps.
Manbo Flory
Antan lontan
Lorsque quelqu’un décédait, il était coutume de ranger la maison, couvrir les miroirs de draps blancs et revêtir le lit des plus beaux attributs après qu’une planche ait été posée sur le matelas afin de maintenir le corps bien droit. II était aussi de tradition de faire enjamber la dépouille par tous ceux qui avaient peur des morts.
En Afrique
Le rituel d’enjambement consistait à prendre la parole devant tous les témoins pour dire ou réaffirmer sa loyauté et sa probité dont on a fait preuve envers un père ou une mère durant sa vie sur terre.
Tous les fils, filles et proches sont invités à venir rendre un dernier témoignage de leur loyauté et fidélité au(à la) défunt (e).
Chaque candidat à l’exercice, s’arrête devant le cadre et prononce le discours du genre: « De ton vivant je ne t’ai jamais trahi ni dire des mensonges sur toi encore moins faire ce qui est interdit envers toi. Si je l’ai fait, toi qui es dans ta vérité, ne me laisse pas. Si je n’ai pas été loyal envers toi qu’en complicité avec les ancêtres, vous attrapez mon pied pour m’y amener ». Il enjambe le corps trois(3) et les femmes quatre(4) fois.
Dr Patrice KOURAOGO, Chargé de Recherche, Sociologue au CNRST-INSS
Nos superstitions comme ils disent sont notre résistance à l’acculturation !
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