Les caraïbes et le créole
Quelques mots Caraïbes, certains sont encore utilisés de nos jours
Aôcoma : L’acoma est un très grand arbre de la forêt.
Aïoupa : L’ajoupa (mot créole venant du Caraïbe) est un petit abri. Il consiste à mettre quatre poteaux fichés en terre, grossièrement entourés de feuilles de latanier ou de balisier et à recouvrir de feuilles.
Aouïcate : L’avocat est un fruit très connu dans le monde entier.
Arawak : Groupe de tribus, en guerre avec les Caraïbes, qui habitait anciennement la Terre-Ferme, et les petites et grandes Antilles.
Arouague : Tribu Arawak de l’embouchure de l’Orénoque. Ce nom a donné en Créole : Z’Aroua dans l’expression : “band z’aroua” pour désigner une bande de voyous.
Balaou : Poisson de mer très apprécié des Créoles et mangé en friture.
Boutou : Mot désignant la massue des Caraïbes. Dans la société créole, ce mot désigne des jetons en os.
Cabouïa : Corde. Ce mot a été conservé pour désigner un noeud.
Cachiman : Le corrossolier est un arbre fruitier de taille moyenne. Ses fruits ont une peau rugueuse verte, avec des rayures noires. L’intérieur est blanc et la chair ressemble à du coton avec des graines noires. Le fruit est excellent et les feuilles servent à faire des tisanes calmantes. Le corrossolier est encore connu sous le nom de cachiman.
Cairi : Cayes, désignation locale des récifs.
Calalou : Soupe d’herbage connue aujourd’hui, sous le même nom.
Canâlli : Marmite en terre cuite dite canari en créole.
Canoa, Cahala, Canobe, Couliala, Oucouni, Bacassa : Pirogues de diverses dimensions, qui sont creusées dans un tronc d’arbre avec le “feu selon un procédé très perfectionné, munies de bordées robustes, et pouvant contenir jusqu’à cinquante à soixante hommes et plus … “ (Ballet).
Le mot canoa a donné canot en français.
Caourobali : Bois d’ébénisterie, dont le nom actuel est courbaril. C’est un arbre haut et droit, aux branches étalées. Il porte des fruits comme des noix, dont la peau est dure. A l’intérieur, il possède une fève.
Caouynage : Fête à boire pour diverses raisons.
Carbet ou Tabouillé : Dénomination selon les îles de la maison commune des Caraïbes dans chaque village. C’est une construction pouvant mesurer 25 mètres de long sur 6 mètres de large, généralement située au milieu du village. Il faisait fonction de “maison de ville”, et était la maison du chef de village ou cacique. Aujourd’hui, le mot carbet est employé à contre-sens pour désigner un ancien village Caraïbe “Authe”.
Caracoli : Insigne du chef de guerre; c’est un croissant en alliage comprenant de l’or, de l’argent et du cuivre, enchâssé dans un morceau de bois précieux et suspendu au cou. C’est le seul pendentif en métal chez les Caraïbes, dont l’origine arawak est certaine.
Caouane : Grosse tortue de mer à écaille, en français : carouane.
Cassave : Le pain des Caraïbes était la cassave, qui était faite à partir de la racine dumanioc. Elle était ronde, épaisse, pâteuse et un peu gluante. Celle des indiens Tupis du Brésil était fine, plate et présentait comme une serviette repassée. Sa technique de fabrication a été apportée en Guadeloupe par les Hollandais expulsés du Brésil, à la fin du XVI° siècle. Elle est désignée encore sous le nom de “cassave serviette”.
Chemin, Chemeen : Divinité Caraïbe, Dieu du bien, il est celui qui fait croître toutes les racines et tous les fruits de la terre. Il protège les Caraïbes sur la mer et les préserve d’être pris par leurs ennemis. Il les guérit de leurs maladies et les prévient de l’arrivée des navires.
Chiqui : La chique est un parasite qui pénètre dans la plante des pieds, sans douleur, ni irritations. Elle creuse une cavité, pour y pondre ses oeufs. Attention à l’infection. Aujourd’hui, elle est appelée chique.
Cirique : Crabe des rochers qui a conservé son nom.
Colibri : Nom Arawak et Caraïbe de l’oiseau mouche.
Couchou : L’igname est une énorme racine, qui peut peser jusqu’à 40 kgs. Selon l’auteur anonyme de Carpentras, elle était “de couleur violette au-dedans; nos Indiens en font un vin qui enivre beaucoup.” Les autres espèces d’ignames que l’on connait de nos jours viennent d’Asie. Elles sont meilleures au goût.
Coulirou : Poisson (sorte de maquereau) qui est très apprécié en friture.
Couy : Couï, moitié du fruit du calebassier (ou calebasse) évidé qui sert de récipient (kwi en créole).
Enre : Perroquet vert de la Guadeloupe; il était petit comme un poing. Son nom créole est : Jacot, mot d’origine africaine. Il a disparu.
Galibis : Indiens de la Terre-Ferme, dont certains se sont donnés le nom de “Caraïbes” (victorieux), quand ils ont vaincu les Ignéris à Karukéra (île de Basse-Terre).
Grage : Râpe à manioc. Ce mot est encore d’usage courant.
Houragano : Devenu ouragan, nom bien connu dans le monde entier.
Hurakan : Les Caraïbes craignaient leurs Dieux, qui les punissaient avec le terrible oiseau Hurakan, qui apportait la tempête. Ce mot a donné huricane.
Ichéiri : Dieu du bien. Il est opposé à Maboya, Dieu du mal.
Ignéris : Tribu du peuple Arawak de la Terre-Ferme.
Itouloulou : Nom créole actuel Touloulou . C’est le petit crabe rouge, qui vit en grand nombre près du rivage. il est facile à capturer.
Karukéra : Ile de Basse-Terre.
Kobagnetti : Terrain en culture. Le mot Caraïbe signifie “qu’il était habitué là”; ce terme est resté aux îles sous le vocable créole d’ “habitué ” lieu de culture sur brûlis.
Kallinaga : Tribu Caraïbe installée dans les Petites Antilles.
Kallinago ou Callinago : Nom des Galibi, vainqueurs des Ignéris à la Dominique et à la Guadeloupe.
Kallinago : Homme Caraïbe de la tribu Kallinaga.
Kalliponam : Femme Caraïbe de la tribu Kallinaga.
Karukéra : Ile de la Guadeloupe nommée aujourd’hui la Basse-Terre.
Mabi : La patate douce est une racine qui a une grande importance pour la subsistance des Caraïbes. Il y a deux sortes de patates ; la rouge et la blanche, qui est meilleure. Son goût rappelle celui de la châtaigne. Elle peut être bouillie ou rôtie.
Maboya : Les esprits malins des Caraïbes, qui les tourmentaient et les bataient.
Manchoua : Nasse à congres, la déformation du mot a donné en créole machoi, pour la même chose.
Mansfenil : Oiseau de proie.
Maracas : Instruments sacrés du culte Caraïbe, ils exigeaient du sang ennemi. Aujourd’hui, le même instrument et le même mot sont connus du monde entier au plan musical. En créole, les maracas se nomment chacha.
Marbri : Nom d’un arbre connu sous la désignation créole de “bois bandé ”. C’est un gros arbre aux feuilles larges et épaisses.
Pharmacopée Caraïbe et Créole : La décoction de l’écorce dans de l’eau ou dans du rhum a des propriétés antisyphilitiques et aphrodisiaques. C’est un cardio dilatateur, à ne pas boire à la légère.
Matabi : Presse à manioc ou couleuvre.
Matété : Plat composé de farine de manioc et de sirop. Ce plat a conservé le même nom;
mais désigne un plat de crabes cuits avec du riz.
Matoutou : Petite table basse en osier servant aux Caraïbes.
Maubé : Arbre fruitier à grand développement appelé de nos jours mombin . Le tronc est si gros que deux hommes ne peuvent l’embrasser. Il produit des fruits comme des prunes jaunes, grosses comme des olives, qui ont un bon goût. En saison, le sol, sous l’arbre, est couvert de fruits.
Merecudja : Fruit de la passion dit maracudja ou pomme calebasse.
Neurba : Sexe de l’homme.
Nouroucou : Sexe de la femme.
Orfy : C’est un poisson, de la grosseur d’une sardine, avec un bec dont la partie supérieure est très longue et la partie inférieure est courte. Il a gardé ce nom.
Ouassou : La chevrette de mer ou écrevisse créole a conservé son nom Tupi et Caraïbe. A tort, beaucoup de Créoles expliquent le nom de “ouassou”, par la déformation de : roi de la source.
Ouïcou : Bière de cassaves de manioc ou de patates douces, qui sont mâchées et crachées pour la fermentation.
Papaye : Le fruit est jaune, avec une chair de couleur rouge.
Paraboucoul : Le mancenillier est un arbre de la famille des euphorbiacées dit arbre de la mort. Son suc, caustique, est très vénéneux. Il est très abondant en bordure de la mer. Son fruit, le mancenille, ressemble à une petite pomme, belle à voir et dégageant une odeur agréable. Le fruit
n’est pas comestible pour l’homme, mais les crabes et les poissons en mangent. la sève des branches et des feuilles provoque des brûlures vives. La pluie passant sur le feuillage de l’arbre brûle la peau.
L’inconnu de Carpentras écrit : “Là où il y a cette mancenille, les sauvages n’y prennent ni crabes, ni tortues et fort peu d’autres poissons, parce que disent-ils la mancenille tombe dans la mer, que les poissons en mangent et qu’ils gardent longtemps ce venin.”
Pri-pri : Radeau de pêche fait avec des troncs d’arbres encore utilisé à Marie-Galante, sous le même nom.
Ravet : Cafard, blatte. Cet insecte prolifique, a conservé son nom.
Riboulichi : Racine médicinale employée par les Caraïbes, pour faciliter l’accouchement (riboulissy).
Roucou, Uroucou : Plante dont les fruits contiennent une poudre rouge. Celle-ci mélangée à l’huile de ricin était mise sur le corps des Caraïbes, pour les protéger des ardeurs du soleil et des insectes.
Titiris : Les larves de poissons d’eau douce ont conservé leur nom Caraïbe.
Tourar : Petite lucarne au faîte du logis par où entre Chemeen (Dieu), quand il venait, à la nuit, discuter et fumer du tabac avec les Caraïbes. Il restait dans le haut de la case et les appelait chacun par leur nom. Seuls les jeunes étaient autorisés à grimper, par la poutre centrale jusqu’à Chemeen. Cette pratique existait dans toute l’Amazonie. Le Boyer déguisé entrait par le toit et contrefaisait sa voix.
Varer : Percer la carapace des tortues pour les prendre en mer. Technique qui a existé sous le même nom jusqu’à nos jours.
Yaya : Pian ou épian : maladie cutanée, contagieuse, endémique dans tous les pays tropicaux. Elle se caractérise par un chancre. il est dù à un tréponème très voisin de celui de la syphilis. Le mot est resté dans la langue créole dans l’expression : Fou yaya : fouteur de yaya ou fouteur de vérole.
Ygneris : Tribu amérindienne des Grandes Antilles.
Zagallïac : Crabe du bord de mer, qui a conservé son nom.
Source:
–Nos racines créoles : les origines, la vie et les moeurs de Pierre Bonnet
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