Les plantes protectrices : introduction
Roseau des Indes, Cœur de Marie, Couronne du Christ, Palma-christi, Verveine-Caraïbe, Sonde, Pervenche, Papaye bénie, Qui mourra saura, Lys de l’Annonciation, Bois-moudongue, etc…
Comment se fait il que ce soit toujours ces mêmes espèces que l’on retrouve souvent à devant des maisons des martiniquais? Pourquoi sont-elles quasi toujours de couleur à dominante rouge, blanche ou jaune?
Dans l’île aux fleurs pourtant, ce ne sont pas les belles fleurs qui manquent. Et si les martiniquais obéissaient inconsciemment à des schémas d’organisation florale inscrits profondément dans leur mentalité?
Et s’ils ne faisaient que reproduire, sans s’en rendre compte, des modèles d’aménagement spatio-temporels enfouis dans les tréfonds de leur mémoire effacée?
Parler de plantes magiques n’a aucune résonance ni équivalence dans le système traditionnel. D’ailleurs dans celui-ci, le végétal est totalement intégré dans le tissu culturel et reste indissociable des idées d’équilibre et d’ordre cosmique.
Dans la société Martiniquaise, croyances et superstition tissent encore très fortement la trame de vie quotidienne.
Sort et mauvais sort, bénéfices et maléfices y sont omniprésent, pour peu que l’on sache encore les déceler et les interpréter. Qu’un papillon de nuit égaré se pose sur une paroi, ou qu’un moustique-caca volète nonchalamment et c’est aussitôt le présage d’un malheur.
Quand le surcroit, on se sait jalousé part un tiers capable des pires bassesses, il y a de quoi rester sur des gardes, et multiplier les mesures de précaution. Dans les cas ultimes, on recourra inéluctable au quimboiseur. Mais le mieux, bien entendu, est de se protéger en ayant l’air de rien.
Les plantes, ces champignonnes de l’intercession, ont vite fait d’être mêlées à cette démarche humaine. Les espèces végétales utilisées à des fins de protection sont très nombreuses et probablement sont-elles les plus connus du grand public.
En Martinique, on les appelle généralement des CONTRE.
Elles sont utilisées de diverses manières, simples ou associées, par voie externe ou interne. Cette protection comprend deux volets : La protection du corps, et celle du milieu dans lequel on vit. Cela va des préparations complexe à absorber oralement, jusqu’aux ablutions, en passant par le port d’amulettes ou l’érection de plantes gardiennes devant la maisonnée.
Source :
-Plantes magiques de la Martinique et des Petites Antilles Tome 1 de Emmanuel Nossin et André Exbrayat
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