Un climat de violence: l'Affaire Beauregard
La violence des autorités encourageait la violence des individus. L’Affaire Beauregard, qui passionna la Martinique pendant 7 années, en est une preuve, reflet d’une société dominée par l’injustice.
Réné Beauregard était cet économe, ce cadre de l’Usine du Marin, qui en 1942 ayant été congédié de son emploi pour des raisons d’ordre familial et intime, prit le chemin de la révolte et du crime pour se venger des Békés et de leurs injustices.
Ayant tué plusieurs personnes, il “prit le maquis”, dans le sud de l’île, et fut recherché par les gendarmes pendant 7 ans. Après sa condamnation à mort par contumace par le tribunal de Fort de France, il abattit M.Ponsar (du Marin) et Lucy de Fossarieu (un béké du François) qui participaient à la chasse pour le capturer.
Il suscita une vive sympathie dans la population qui le considéra comme une victime des usiniers, ce qui lui permit longtemps d’échapper à ses poursuivants.
Sa cavale eut son épilogue à l’époque de Trouillé: le 30 septembre 1949, il fut reconnu à Poirier (Rivière-Pilote) par un jeune sportif. Surveillé par les békés Bernus il fut dénoncé à la gendarmerie qui organisa une battue pour le capturer. Il fut mitraillé à courte distance non sans avoir riposté avec ses fusils. Il blessa M. Bernus au bras et se réfugia derrière une maison où il s’acheva ne voulant pas tomber vivant entre les mains des autorités.
Devant son cadavre transporté au dispensaire de Rivière-Pilote une foule nombreuse défila pour voir l’homme qui avait défié Békés, gendarmes et juges. Tel fut le “temps de Trouillé”, comme on avait dit le “Temps de Robert”.
Source:
-Histoire de la Martinique de 1939 à 1971 Tome 3 du Pr Armand Nicolas
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