Le calebassier : symbolisme et utilisation
En Afrique :
Symbole féminin et solaire chez les Dogon, dont le système symbolique est à prédominance lunaire. C’est un substitut du vase de terre cuite, matrice du soleil, autour duquel s’enroule la spirale de cuivre rouge à huit tours qui est le symbole de la lumière, du verbe, de l’eau, du sperme, des principes fécondants.
Le Nommo, dieu d’eau, grand démiurge de la cosmogonie des Dogon, se présente parois sur la terre sous la forme d’une calebasse. La calebasse est l’image du corps entier de l’homme, et du monde dans son ensemble.
De forme ronde, la calebasse rappelle le ventre de la femme enceinte. Elle évoque la cuisine, l’abondance, la fécondité et symbolise la femme, la mère, le foyer. Au Cameroun, la calebasse est considérée comme la matrice, l’utérus.
Chez les Peul ou les Masaï, c’est un signe extérieur de richesse. Elles sont utilisées dans les rituels et jouent un rôle très important dans les pratiques religieuses, divinatoires et occultes.
Au Niger, pour donner le premier bain à un bébé griot, on collecte sept calebasses d’eau dans la maison d’un homme connu pour sa générosité.
Elles servent aux devins à prédire l’avenir, car la calebasse est le récipient des ancêtres, des morts, des divinités, des esprits et des génies ; elle sert de voix à l’oracle interrogé ; elle est le plat dans lequel des prêtres donnent à boire et à manger à leurs divinités ; emplie de nourriture, elle accompagne des défunts dans la tombe, pour leur long chemin vers l’au-delà.
Dans la Caraïbe :
Dans presque tous les régions de l’Amérique tropicale et les l’archipel de la Caraïbe, la calebasse a une grande place dans les ménages. (ustensile, vaiselle, récipient, etc).
Dans la cosmogonie Aztèque et des peuples de l’Amérique centrale, le calebassier jouer un rôle important. Il est question de la calebasse qui peut se transformer en un crâne humain et vice versa.
A la Dominique, les Caraïbes utilisaient la pulpe du fruit contre les refroidissements, ils la considéraient comme purgative et même abortive. Ils utilisaient aussi en cataplasmes contre les maladies de peau. En médecine traditionnelle on lui prête des vertus pour traiter l’hypertension (fruits).
Antan lontan, à la Martinique, on mettait une calebasse sur la tête de l’enfant lors des orages pour éviter qu’il devienne fou.
Qu’il s’agisse du manguier, du calebassier, du palmier, du cirouellier, de l’avocatier et surtout du mapou, les arbres possèdent une symbolique forte dans le vaudou. C’est arbre reposoire de nombreux lwa (Legba, Damballah, etc)
Sources :
-Magie antillaise d’Eugène Revert
-Floramédica : plantes médicinales de Martinique, Guadeloupe et petites Antilles de Michel Galtier et André Exbrayat
-Sagesses africaines de Sophie Ekoué
–Dictionnaire des symboles (1ère édition, 1969 ; édition revue et corrigée Robert Laffont, 1982) de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant
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