moun pa ka rifizé moun dlo

Moun pa ka rifizé moun dlo


Antan lontan, quiconque frappait à ta porte, fût-ce-t-il ton pire ennemi, la kokeuse de ton mari, Jojo le clochard kleptomane, le voisin dorlis ou autre, et te demandait à boire, tu devais étancher sa soif. Même si il ne le demandait, tu devais le proposer automatiquement. Pas en étant chiche avec un petit verre, non, tu devais lui montrer la jarre bien rempli d’eau fraîche.

Mon arrière-grand-mère était très stricte sur le sujet. Nous devions toujours avoir de l’eau dans une cruche pour les invités. On devait leur proposer à boire dès qu’ils rentraient dans la maison. Même s’ils n’en voulaient pas on versait quand même l’eau dans un verre pour la personne. Et si l’invité ne buvait pas, on devait jeter l’eau dans la nature. C’est une règle de politesse mais aussi un enseignement spirituel.

Jean-Paul – 75 ans – Martinique

Cette pratique est révélatrice de notre spiritualité ancestrale. Pour nos aïeux, l’eau est le divin en lui même. Dlo sé lavi ! Nul ne doit faire obstacle à sa continuité. L’eau, telle la vie est un bien sacré que nous partageons tous. Un bien commun qui doit être gratuit.

Nos ancêtres accordaient un caractère divin au fluide primordial qu’est l’eau, vu comme image même du divin.Par exemple le Nommo (Eau), la divinité suprême chez les Dogons du Mali. On le retrouve également dans l’ancienne Egypte sous la forme d’Osiris dont il était jadis interdit de prononcer le nom. Sous les traits également de Hapy, le fleuve du Nil qui abreuvait le royaume.

Dans le vodu haïtien, on retrouve cette divinité suprême sous le nom de Danbala Wèdo et Ayida Wèdo. Ce lwa androgyne (masculin et féminin) symbolise la vie (l’eau) et la pureté. Il préside les grandes étapes de la vie. On ne peut pas faire un rituel et ni boire et fumer sans avoir salué ce lwa.

Ma grand-mère disait que l’eau était la vie. Elle avait le pouvoir de fertilité, purification et régénérescence. Un lien entre l’homme, le divin, l’invisible et les ancêtres. Proposer un verre d’eau à l’invité était une sorte de pacte invisible entre les entités des deux personnes. Un gage de paix et de communion sacrée pour éviter un trouble dans la maisonnée.

Man Soso – 68 ans -Martinique

Source :
Sagesses oubliées de la langue dite créole de Djolo


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Un ancêtre est un défunt qui a eu les rites funéraires nécessaires pour accéder à l`ancestralité. Il est comme une étoile autonome qui va agir en retour pour le bien et la prospérité de sa descendance. Mais si ses yich ka foutè fè, rien ne l`oblige à agir. Surtout si sa descendance ne le capte même plus.

De ce fait, il va boire son petit thé d`atoumo et manger ses pop-corn en regardant la télénovela de notre vie. Tôt ou tard, an piti ké vini rélé`y...donc il patiente.

N`oubliez pas un ancêtre est autonome, i pa bizwen`w ankò pou fè zafè`y. Mais par compassion suite à la rupture de la transmission familiale pendant de nombreux siècles, i toujou ka fè dé twa bagay an soumsoum pou ba`w fòs-la. Dèlè zot ka di sé bondié...zansèt ka toufé mé yo ka fè`y.

Mais attention lorsque la conjecture est favorable pour la reconnaissance qu`ils méritent et qu`ils ne l`ont pas pour x raisons, alors là lè zot ké pliché yo pé ké vini rilévè`w ankò.

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