pak an pak

Pak an Pak


Antan lontan, lè diab té timanmay, les crabes étaient des êtres très respectés dans la faune martiniquaise. Leurs belles carapaces et la grande puissance de leurs pinces, leurs conféraient une place envieuse auprès de Manman Dlo. De ce fait, aucun martiniquais n’avait jamais osé gouter la bonne chair de cet animal, sous peine de représailles de la divinité des eaux.

Papa-Krab était le crabe le plus puissant de l’île et le plus grand joueur de domino de l’archipel. Il n’avait jamais connu l’enclos en tant que cochon lors de ses nombreuses parties. Même Konpè Lapen, le plus malin n’avait jamais réussi à le vaincre. Mais un jour, Papa Legba quitta sa belle île d’Haïti, pour participer à un grand tournoi de domino dans la commune du Diamant. 

Pendant son séjour, il tomba fou d’amour et de désir pour Manman Dlo. Il ne pouvait pas résister aux gros tétés bien debout de la belle déesse. Entre deux parties, il lui susurrait des paroles sirop miel afin de faire tressaillir ses grosses écailles vert émeraude, way ! Bien évidement Papa-Krab était un gros mako, il aimait les zieuter pendant leur batifolage sur la plage. 

La final arriva à grand pas, Papa-Krab avait pour adversaire Papa-Lebga et un soukougnan de la commune de Goyave. Comme d’habitude, Papa-Krab était confiant, car il savait qu’il allait gagner le tournoi comme chaque année. Mais surprise, Papa-Legba mit Papa-Krab cochon ! Tout le monde fut choqué ! Et pour fêter sa victoire Papa-Legba sauta sur la table comme le voulait la coutume, afin de la fracasser blogodo !

Fou de rage, Papa-Krab s’en alla convoquer l’assemblée des krab sémafot. Par son réseau, il informerait la loa Ayizan, l’épouse de Papa-Legba que son tendre époux prenait du bon temps avec Manman dlo. Il espérait qu’avec son mauvais tempérament, i té ké pri an zo Papa-Lebga.

Comme prévu, arrivé sur son île Ayiti chéri, Ayizan lui fit un grand woulélé devant tout le panthéon vaudou sidéré. Claque sur claque, le bougre ne savait plus où se mettre. Il était certes le grand maître des carrefours mais face à la furie de son épouse, il n’était rien. Papa krab était tout content que sa vengeance soit bel et bien accomplie.

La divinité Ayizan vint même à la Martinique pour se battre avec Manman dlo. Fallait voir ça mes makrel ! Zékal té ka volé tout koté ! Bonté divine. Mais après avoir pris une bonne raclée, Manman dlo maudit tous les crabes de l’île. Elle fit goûter la chair d’un krab sémafot à un pécheur afin que les habitants découvrent ce mets exquis.

Depuis ce jour, les antillais mangèrent le bon matoutou à base de crabes et de riz lors de la fête de pâques. Afin de célébrer discrètement sous les yeux de l’Eglise, le cadeau exquis de Manman dlo. 

Valérie RODNEY


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