
Case à Chine
Raphaël Confiant
Roman créole
Parution en 2007
“De mes deux nounous, l’une, mon arrière-grand-mère paternelle, la négresse Fidéline, était plus volubile qu’un jacquot-répète tandis que l’autre, ma grand-mère maternelle, la chinoise du quartier de Saint-Thérèse, la célébrissime Meï-Wang, grande préparatrice de gamelles devant l’Eternel, était fort cousue et secrète sur le chapitre de sa vie.
Cette dernière continuait à rêver, malgré quatre décennies de vie à la Martinique, de finir ses jours à Shanghai et d’y être inhumée.”
Mon avis
Pour les immigrants chinois du milieu du XIX e siècle, l’arrivée dans la société créole martiniquaise constitua un choc culturel. Dominée par la brutalité et la violence, cette société ignorait les sagesses millénaires telles que le bouddhisme et le confucianisme. Case à Chine évoque les destins croisés de trois familles chinoises qui tentent d’échapper à l’enfer des plantations pour s’intégrer à la vie urbaine de la Martinique.
A travers des personnages masculins, tels que le rebelle Chen-Sang et le docteur Yung-Ming, ou féminins, tels que Meï-Wang et sa fille Mâ, surnommée Poupée de Porcelaine, Raphaël Confiant retrace, dans le français teinté d’archaïsme des îles, l’épopée oubliée de milliers de Chinois forcés d’abandonner leur pays et sommés de s’adapter à une nouvelle culture et à une nouvelle langue.
Au fil des pages, le lecteur comprend que le contact des asiatiques avec cette terre du nouveau monde s’est passé dans la violence et le mépris comme l’ont vécu précédemment les nègres devenus libres. Outre cela, les relations entre les différentes communautés sont une véritable foire aux préjugés avec heureusement, parfois, des situations délicieuses magnifiquement racontées. C’est avec un style chatoyant, grâce à une multitude de mots créoles nullement gênants pour la compréhension du texte, et un réalisme sans complaisance et équitable à l’égard des différentes communautés que l’auteur parvient à donner à ce roman un équilibre parfait.
On y découvre en effet des peintures absolument belles des querelles, des rivalités, des complicités et des préjugés entre les différentes communautés et sous-communautés de la Martinique post-esclavagiste : les Noirs, les Noirs-Congo, les Blancs créoles, les Blancs-France, les Chinois-pays, les Chinois-Chine et les Indiens.
Tout ce monde baignant dans un créole savoureux où dominent parfois les taquineries des nègres à l’adresse des Yeux-Fendus.
Ce livre se révèle aussi une véritable mine d’informations sur la manière dont les différentes communautés ont pu mêler leur sang : les chinois plus souvent avec les mulâtres (quand ils ne font pas venir du sang neuf de Chine), les Blancs-France sans le sou avec les « négresses charitables ou désireuses d’avoir une progéniture aux cheveux plats ». Mais les plus belles pages des histoires d’amour dans cette Martinique où se créolisent progressivement Chinois et Indiens – les souffre-douleur désignés des négrillons – et que relate l’auteur sont celles qui se nouent laborieusement entre les Noirs, les Indiens et les Chinois.
Ce roman historique vient donc à sa manière confirmer que l’élément déterminant de l’histoire des Antilles que tout le monde s’applique à ignorer ou à négliger est bien la volonté immuable des Blancs-pays depuis l’esclavage jusqu’à ces jours du XXIè siècle de ruiner tout espoir de changement de la condition des descendants d’Afrique et d’Asie pour maintenir la leur : la servitude pour les uns, la domination pour les autres. Dans un tel contexte, hier comme aujourd’hui, il semble donc juste que ces Noirs qui « lassés de manger leur âme en salade et de subir crachats, insultes, méprisations, ricanements, claironnent qu’en terre créole, seule la folie est raisonnable, oui.
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Il ne faut pas croire que la Sirène diamant 💎 est une juste une sirène qui minaude sur son rocher et quu va te bailler de la chance. Awa, comme l`océan il faut descendre dans les profondeurs pour bien comprendre l`essence de son énergie.
Ce lwa est la personnification du charme et des richesses de la mer : c`est à dire l`énergie vitale, la guérison mystique dans tous les domaines de la vie quotidienne. C`est également une énergie pour développer l`intuition/observation. Pouvoirs vivifiante demeurant dans le subconscient.
N`oubliez pas le charme s`opère par l`observation💙
Manbo la Sirène nous enseigne donc la transformation intérieur et le pouvoir de l`intuition. Pour cela il faudra plonger dans les profondeurs de sa propre personne afin de découvrir le pouvoir transformateur qui réside en nous.
Ayibobo
#fokousav #vaudou
À travers notre cercle de parole (en story) sur les différentes thématiques/problématiques qui animent notre quotidien, nous découvrons de jour en jour des philosophes. Des poètes qui nous invitent à nous recentrer sur l`essentiel.
Nos îles regorgent de nombreux talents. C`est donc le début d`une nouvelle rubrique à mon avis.
#tètchapé
"Erzulie Freda (lwa de l`amour) il faut t`associer avec ceux qui protège le ounfò".
Nous pouvons aisément philosopher sur les différentes directions qu`émane cette parole.
Au plus simple : Qui protège le ounfò (temple vaudou) ?
Selon la tradition, les lwa Sobo é Badè qui sont la personnification de l`énergie de la foudre et du vent. ⚡️🌪.
Sur le plan spirituel, la foudre représente les soudaines révélations ou le dévoilement des vérités enfouies. C`est un conducteur. Tandis que le vent symbolise, le souffle divin, le dégagement, les faveurs divines, prendre un cap.
Dans de nombreuses spiritualités ancestrales, un lieu frappé par la foudre est sacré ! Le ounfò est un lieu hautement sacré donc associé à ces lwa.
Symboliquement le coup de foudre est la représentation/manifestation de la puissance divine. La loi de l`Amour est la première loi cosmique et la plus importante. Cette loi est la reconnaissance que tout est né de la même racine/source. Le coeur (associé à l`appareil respiratoire/soufle) est l`organe qui diffuse l`énergie vitale dans le corps tout comme l`amour coule dans toute chose...
Nous devons retrouver le chemin du cœur, écouter l`appel afin de trouver en soi son alignement sacré.
Ayibobo
#vaudou #fokousav
Danbala Wèdo est la personnification de l`énergie du soleil. Le soleil brûle également donc il y a une autre facette de cette énergie soit Danbala laflanbo.
En effet pour créer tout type d`ordre, il faut une énergie ardente flamboyante et intense. Pou mété lòd fok ou fouté dézod !
Quand ta mère a du pousser pour sortir ta grosse tête fwiyapen de sa koukoun, elle a dû puiser dans son feu intérieur pour se donner du balan afin de t`expulser. Mi sé sa !
Danbala laflanbo est la personnification du feu argent, flamboyant et intense pour créer tout type de nouvel ordre. C`est ainsi que toute sorte de révolution individuelle, communautaire, sociale ou politique se produit.
Une energie qui anime ce type de création avec la chaleur du feu brûlant et régénérative 🔥
#vaudou #fokousav
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